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Nouveau rendez-vous du cinéma italien vendredi prochain le 5 Mai vous pourrez voir le film documentaire :

ITALIA   LE FEU   LA CENDRE

 

de Céline Gailleurd et Olivier Bohler

France- Italie - 2021 – 94 mn

18:30  aux Cinéastes

Italia, Le Feu, La Cendre de Céline Gailleurd et Olivier Bohler est un film entièrement composé d’images d’archives tournées en Italie entre 1896 et 1930, dont la plupart n’ont jamais été montées depuis leur sortie en salles, au début du XXe siècle. Conçu sous la forme d’un essai lyrique et onirique, ce documentaire retrace la naissance du septième art dans une Italie à peine unifiée, de ses premières images jusqu’au parlant et la chute dans le précipice du fascisme.

Cette industrie cinématographique florissante a donné naissance au péplum, fait éclore les premières stars, que l’on nommait alors des dive et révélé des cinéastes qui se sont forgés un style en s’inspirant des œuvres les plus en vogues de l’époque, que ce soit en peinture, en littérature, au théâtre ou à l’opéra. Dans ses fastes, ses délires romantiques, son goût pour l’excès, pour la littérature décadentiste de D’Annunzio, pour le symbolisme et la musique de Verdi, ce cinéma a bénéficié d’une renommée internationale, fascinant les foules et les artistes dans toute l’Europe, et bien au-delà, jusqu’aux États-Unis et en Amérique Latine.

Les protagonistes de Italia, Le Feu, La Cendre sont les réalisateurs et les réalisatrices, les acteurs et actrices, les techniciens ou les intellectuels de l’époque, c’est-à dire ceux qui ont créé ou qui étaient spectateurs de ces images au début du siècle dernier. Pastrone, Bertini, Pirandello, Dalí, Canudo, Gramsci... Ce sont leurs mots, lus par Fanny Ardant dans la version française – et celle d’Isabella Rossellini dans les versions italienne et anglaise –, qui nous font revivre ce que ces hommes et ces femmes ont vu dans ces films, ce qui les a enchantés, étonnés ou bouleversés. Ainsi le film narre l’éclosion d’un art dédié au sublime, à la sophistication et à la mort. Une époque de splendeur qui tombera dans l’abîme du fascisme, avant que l’Italie ne s’affirme de nouveau comme l’une des plus grandes cinématographies mondiales après la Seconde Guerre mondiale.

« C'est un film qui débute par un déraillement de train. Dix secondes d'actualités cinématographiques, un court instantané de l'Italie des années 1900 tout autant que la métaphore d'une trajectoire folle, incandescente : celle du cinéma italien muet, alors locomotive du septième art, que le fascisme finit par précipiter dans le ravin. Grandeur et décadence. Le feu, puis la cendre. Mais quel feu, quelle noce ce fut ! Une pyrotechnie bariolée, une fête des sens à la fois païenne et spirituelle – à la fin du film, Federico Fellini, invoqué sur d'incroyables images écarlates de Maciste en enfer, relate sa première séance de cinéma en 1925, « gravée à jamais, debout comme à l'église ». C'est cette mystique que raconte le merveilleux documentaire de Céline Gailleurd et Olivier Bohler. La façon dont Bartolomeo Pagano (Maciste) et les divas transalpines, Francesca Bertini et Lyda Borelli en tête, guidèrent le peuple italien, fraîchement réuni, dans le chaos du vingtième siècle naissant, tels des demi-dieux. Comment, avant de s'effacer au profit du parlant, et de disparaître dans les flammes des débâcles italiennes et allemandes de 1943, le cinéma italien des origines, grandiose, romantique, lyrique, fut le ciment définitif du Risorgimento et enjamba ses propres frontières pour conquérir le monde. Porté par les voix de Fanny Ardant (en VF) et Isabella Rossellini (en VO), et une musique élégiaque de Lorenzo Esposito Fornasari, Italia, le feu, la cendre ranime cette flamme, le temps d'une séance indispensable. »

Xavier Jamet (source https://www.cinematheque.fr/ )

L'équipe du festival « Tutti al cinema »

 

 

 

 

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