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Tanti auguri di buon anno a tutti !
 
 
Notre prochain rendez-vous du cinéma italien aura lieu avec un nouvel horaire à 18h00 désormais,  ce mois-ci place au cinéma du patrimoine avec une version restaurée de:
 
Profumo di donna
 
di Dino RISI
 
1974
 
à 18h00 aux Cinéastes
Vendredi 7 Janvier
 

 

Un jeune officier d’ordonnance est chargé d’accompagner un ancien capitaine, devenu aveugle à la suite d’un accident, qui désire se rendre à Gênes, Rome puis Naples. Durant le voyage, l’infirme rudoie le jeune homme avec sadisme, se moque de sa naïveté et le mêle à ses aventures peu galantes avec des prostituées. Parfum de femme classique de la comédie italienne fait écho à une autre grande réussite de Risi, Le Fanfaron (Il sorpasso, 1962), également construite autour d’un duo masculin antagoniste, le jeune homme timide et la force de la nature, caricature exubérante et féroce du mâle italien, interprété dans les deux cas par Vittorio Gassman. La misanthropie radicale du cinéaste et la noirceur du sujet débouchent pourtant cette fois-ci sur un film moins cruel, toujours aussi pessimiste mais plus proche de la mélancolie morbide que de l’humour grinçant. Malgré quelques gags à l’humour très noir, Parfum de femme appartient en fait à la veine « sérieuse » de l’auteur, qui délaisse la satire sociale (presque absente ici) pour une méditation douloureuse sur la persistance du désir et l’attirance de la mort.( Dino Risi parlera d'ailleurs de « Tragédie à l'italienne » à propos de son film. Ainsi, l’instinct de vie du personnage, séduisant et digne avant son drame, se limite désormais à une libido sexuelle rendue délirante par sa cécité mais qui se limite à de grotesques gesticulations priapiques.

Une fois de plus, Dino Risi s’intéresse à des êtres hors normes, démesurés, des « Monstres » au même titre que ceux qu’il avait filmés en 1963. « Le spectacle trouve volontiers son inspiration dans la difformité car la normalité n’est pas spectaculaire », déclarait le cinéaste au moment de la sortie du film. Spectaculaire, Fausto l’est – tout comme l’est la prestation de Vittorio Gassman, qui parvient à être subtil dans son outrance même, et à faire constamment planer sur le joyeux histrion qu’est Fausto le soupçon du désespoir.

Le titre du film – qui peut faire songer à l’air « Odor di femmina » du Don Giovanni de Mozart, devenu emblématique du donjuanisme – fait référence au fait que Fausto identifie à l’odorat non seulement la présence des femmes, mais aussi leur couleur de cheveux et leur allure générale. Titre fabuleux, qui dit bien ce rapport à l’évanescent et à l’insaisissable – cette labilité des choses et des êtres qui nous entourent ; rapport mélancolique et brumeux à un monde auquel celui qui ne voit plus ne peut plus vraiment croire. Mort des images, mort des illusions : Parfum de femme est aussi et surtout un grand film du désenchantement. Et du désir inavoué, et sans cesse dissimulé à soi-même et aux autres, de se raccrocher à des certitudes et des sentiments dont on connaît pourtant la fragilité.

Vittoria Gassman interprète là un des ces rôles majeurs qui lui vaudra un prix d'interprétation à Cannes bien mérité.

L'équipe du festival "Tutti al cinema"

 

 

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